Ile du Sud : « Into The Wild »
Après une traversée du détroit de Cook, James de son prénom, qui notons-le, aura laissé son nom à la moitié des baies et sommets du Pacifique Sud, nous reprenons la route au volant de notre bus magique ; « into the wild ». Admirée depuis le ferry, notre première étape, le Queen Charlotte ne tient pas ses promesses en tant que trek, du moins sur la première partie du sentier que le Ténardier du camping voisin nous avait recommandé. Parti devant (après une discussion passionnée...!), sans vraiment savoir quelle distance me sépare du premier refuge, Mistletoe Bay, je découvre peu à peu que le sentier ne révèle que très peu de panoramas sur les fjords, étant en grande partie confiné dans le Bush. Après le panneau des 6km, je décide d'accélérer le pas afin de pouvoir faire l'aller-retour rapidement, pensant que la baie n'est plus qu'à 2km. Erreur : 28km aller-retour, enchaînant montées et descentes, le tout abattu en un temps record de 4h40, avec pour seule compagne une bouteille de 75cl achetée en milieu de course grâce aux 3 malheureux dollars qui traînaient au fond de ma poche... Au total, un souvenir impérissable gravé sur mon talon pour le reste du séjour... voilà qui m'apprendra à faire cavalier seul !!!
Nous poussons ensuite vers le célèbre parc d'Abel Tasman. Un paysage de calanques, et de criques de toute beauté, qui n'est pas sans rappeler la douceur de notre sud à nous ! Rien de très dépaysant, mais une atmosphère singulière dans laquelle on se laisse bercer avec plaisir durant les 6h de balade qui nous emmène à Anchorage Bay (enfin pour la 1ere partie du sentier seulement, car comme tout trek Kiwi qui se respecte, celui-ci compte 70km !).
De retour sur les routes, nous avalons les 800km de côte déserte qui nous mènent vers les grands glaciers: le Fox et le Franz Joseph. Là, peut-être blasés par la beauté enchanteresse du Perito Moreno argentin, nous ne sommes qu'à moitié transportés. Et après deux semaines en Nouvelle-Zélande, nous ne savons que penser. Entre espaces vierges envoûtants et rareté des lieux véritablement magiques, nous en venons à nous demander si l'engouement mondial qui existe pour la Nouvelle-Zélande n'est pas un peu « too much » ! Par moment, nous allons même jusqu'à le trouver un peu ennuyeux... A leur décharge, notre budget de Ptiboutdumondistes ne nous permet pas de profiter de toutes les activités Kiwi par excellence : saut en parachute, rafting et survols en hélicoptère divers et variés (la moindre de ces activités affichant le modeste tarif minimum de 200€ par pers.!). Il nous le faut reconnaître, la magie n'opère pas encore.
Mais pour être parfaitement honnêtes, il se pourrait également que notre ami le bus magique y soit pour quelque chose : douches glacées, chauffage s'arrêtant en dessous de 8° et ne fonctionnant que sur secteur – un vrai bonheur quand la température nocturne descend allègrement en dessous de 0°...
Pourtant les paysages spectaculaires traversés durant les 10 derniers jours suffiront à nous reconquérir, et ce malgré une météo capricieuse et des températures glaciales ! Si vous n'avez que peu de temps à consacrer à la Nouvelle-Zélande, le sud de l'île du Sud vous enchantera. Depuis Queenstown vers le Milford Sound, la nature sauvage reprend ses droits et laisse apercevoir à chaque virage des paysages d'une rare beauté. A pieds, en voiture, en ferry ou en jetboat à remontant les rivières, Fjordland National Park est une pure merveille. Et les nuits passées sur les parkings de McDo' après s'être fait réveiller par les rangers pour camping sauvage ne seront bientôt plus que de bons souvenirs.
En remontant vers le nord, à quelques jours du départ, nous faisons une halte au pied du Mt Cook. Cook, lui même, encore une fois, nous offrira le clou de notre séjour kiwi ! Les décors du Seigneur des Anneaux (revisionnés en trois jours en version longue du fond de nos duvets) à portée de main. Une vallée vierge entourés de sommets blanchis par les neiges de la veille. Un paysage de carte postale qui nous approchons le lendemain sous un ciel de cristal.
Puis, le départ. De Christchurch, nous ne garderons le souvenir d'une ville dévastée par le dernier tremblement de terre, au centre fermé pour risque d'effondrements, aux rues commerçantes rayonnant des couleurs des conteneurs utilisés pour redonner une vie à cette cité. Une Christchurch émouvante et digne, et dont l'envie de tourner la page de ce douloureux événement est perceptible à chaque pas.
Notre périple chez les « all black » touche à sa fin. Si le Kiwi land ne nous aura pas entièrement conquis, il n'en demeure pas moins une terre fascinante. L'immensité de ses espaces vierges et protégés vous immerge dans une nature brute, difficile. Le climat rigoureux (les précipitations annuelles atteignant 12m sur la côte ouest) et les températures de cette fin d'automne nous auront rendu l'expérience un peu plus compliquée mais cela n'en restera pas moins une belle aventure, « into the wild ».
Cap sur la seconde moitié de notre voyage (et oui, déjà) et la promesse de ses plages délicieuses !
WBBB & WPTB