Cabo de la Vela, ou le Far West Colombien

On sait, on sait, on n'a pas donné de nouvelles depuis 5 jours. Mais on a une excuse, et une bonne. Cabo de la Vela et internet, ça fait deux.... Pour reprendre depuis le début, lors de notre passage à Taganga, nous avons entendu parler d 'une région oubliée des touristes, la Guajira. Cette région septentrionale de Colombie, est aussi la région la plus septentrionale de tout le continent sud américain. Région désertique, elle offre semble-t-il des plages et des paysages sublimes. Après réflexions, sachant que cela devrait chambouler notre parcours (que nous n'avons pour le moment jamais suivi), nous décidons de partir pour Cabo de la Vela, petit village, au bord de l'eau, bonne base pour d'autres excursions dans la région.

Et nous voilà partis pour un taxi de Taganga vers Santa Marta, un bus de Santa Marta vers Riohacha, un taxi partagé de Riohacha vers Uribia et un pick-up avec une quinzaine de colombiens et leurs provisions entre Uribia et Cabo de la Vela (3h de route et au total, près de 9h de trajet. Petite détail historique, Cabo de la Vela est le l'endroit où les conquistadors ont mis le pieds pour la première fois en Colombie en 1500). Avouons le, c'était vraiment dur ce trajet et en arrivant, l'impression est mitigée. Il fait presque nuit, c'est très sale et il n'y a rien, si ce n'est une belle baie et un ciel superbement étoilé.

Direction le Refugio Pantu, le « meilleur hôtel de la baie », enfin le seul offrant des lits car tous les autres ne proposent que des hamacs... et là encore, une impression mitigée. Notre charmante hôte Wuayu nous propose la hutte la plus horrible qu'elle ait bien que l'hôtel soit vide. Audrey, toujours apte à la négociation nous trouve cependant une petite « cabana » un peu plus à l'écart, emplie de gentils lézards... Bref, un « pescado » et au lit (enfin pour Audrey, ça serait plutôt, langouste braisée au gasoil, binouze et au lit:) ), on verra bien demain.

Le lendemain, le jeune couple argentino-colombien, rencontrés la veille dans le pick-up, sort enfin de sa tente à 7h30 (euh, oui, nous c'est plutôt 5h notre heure en cabana). Lui, sorte de Rambo local (nous ne le savions pas encore...) nous embarque tous les 3 pour essayer d'organiser notre embarcation vers Punta Gallinas, le point le plus septentrional – et tout aussi inacessible - d’Amérique du sud, mais nous avait-on dit d'une rare beauté. Une heure de marche pour rejoindre le village, ce qui nous permet tout de même d'admirer cette superbe plage, malgré là encore un certain scepticisme vis-à-vis du rapport des colombiens à l'écologie... 3h de négociations avec un pêcheur (qui partit en plein milieu faire un tour de lancha en famille), 10 coups de fils en empruntant le téléphone de la pharmacienne,14 traversées du village, et, nous sommes toujours brocouilles... Mais Rambo ne lâche rien : vers 22h, les jeux sont faits, un pêcheur passera nous prendre le lendemain à 4h du matin, acceptant de faire l'aller-retour dans la journée (2h30 aller semble-t-il). Perso, avec Audrey, on aurait lâché l'affaire depuis très longtemps et l'ardeur des négociations nous interpelle !!! Mais bon, on y va !

Entretemps, on décide de passer notre après-midi au Pilon de Azucar, le Pain de Sucre local! D'après les infos du Refugio Pantu, on en a pour 45 minutres de marche... On part donc en plein désert, tous les deux ,avec notre sac à dos et 3 litres d'eau. 1H30 après, sous 40°, on aperçoit un panneau annonçant 2km... Par chance un bus passe et on arrive à sauter dedans. Le type nous regarde en souriant, et en nous faisant comprendre que personne n'y va jamais à pieds (on apprend par la suite que la gérante n'y était elle non plus jamais allé à pieds!!!)

Le Pillon, un endroit superbe, donnant sur deux baies tout aussi jolies, et connu pour le vent qui y souffle. Personnellement j'ai eu le vertige mais je dois bien avouer que c'était magnifique. Audrey, une bière aidant, nous dégote une famille de colombiens pour nous ramener à notre hôtel et même aller voir le coucher de soleil depuis un autre spot, le Faro... Très chouette et ça valait le coups de venir !

Le soir, on ne change pas une équipe qui gagne: Pescado, Arroz y Patacones pour moi et Arroz con Huevos pour Audrey (qui ne tardera pas à se changer en poule!!). 23h, après confirmation de notre excursion du lendemain, on va se coucher pour une nouvelle courte nuit, en pensant trouver des plages de rêves et des cocotiers, tout en profitant d'un petit tour sympathique en lancha....